Influenceurs : comment gérer les haters ?

er Kevin Le Guyader une Etudes & Stratégies —Aucune catégorie —Aucune catégorie —Aucune catégorie Ajouter une traduction en EN Modifier cette traduction en ES Ajouter une traduction en DE Ajouter une traduction en IT —Aucun commentaire Publié 16/05/2022 à 20h31 Requête cible non définie. À améliorer 1 0 Sélectionner Influenceurs : comment gérer les haters ? Influenceurs : comment gérer les haters ?

Influenceurs : comment gérer les haters ?

9 décembre 2021. Branle-bas de combat sur Twitter. Léna Situations a décidé de quitter le réseau social de manière définitive. La raison ? Depuis plusieurs mois, la créatrice de contenu reçoit de nombreux messages jugeant son physique, son travail ou encore son couple. En ce début du mois de décembre, les haters qui l’ensevelissent sous des centaines de tweets s’en prennent cette fois-ci à sa coiffure.

En voyage à New York, elle a décidé de passer chez un coiffeur pour rafraîchir et donner un nouveau souffle à ses cheveux. Il a suffi d’un simple message pour que Twitter s’enflamme. “Bon bah… j’ai coupé mes cheveux”. Les retweets se moquent de ses frisettes et de son choix capillaire de manière virulente.

Dans un post en storie sur Instagram, la créatrice de contenu a expliqué la situation à ses abonnés. “Ça fait des mois que toutes les semaines je suis en TT, jamais pour des raisons importantes, ni profondes […] Ça a pris des proportions tellement énormes, je vous l’ai dit, certains ont été au domicile de ma mère pour m’insulter. Je ne peux pas contrôler ce que les gens disent de moi, par contre, je peux contrôler l’impact que ça a sur moi”.

Influenceurs : comment gérer les haters ?

 

Léna Situations n’est pas la seule créatrice de contenu dans ce cas-là. Avant elle, des influenceuses comme EnjoyPhoenix ou encore Je ne suis pas jolie ont déserté Twitter après avoir été harcelées par des utilisateurs. Aujourd’hui, des hashtags se multiplient à leurs sujets pour critiquer chacun de leurs faits et gestes.

Comment peut-on définir ces haters ? De quelles manières les influenceurs peuvent-ils continuer leur travail tout en vivant avec ? Dans ce guide, nous vous proposons quelques solutions pour passer outre ces commentaires blessants lorsque l’on publie du contenu sur les réseaux sociaux.

 

Le guide complet pour gérer les haters sur les réseaux sociaux

Qu’est-ce qu’un hater ?

Pour bien comprendre ce phénomène, commençons par le définir. Qu’est-ce qu’un hater ou un rageux en français ? Cette personne est présente sur Internet depuis son lancement. Elle se cache derrière un pseudonyme pour venir déverser sa haine contre une autre, ou  un sujet de société. Ses messages sont diffusés n’importe où : sur les réseaux sociaux, dans les messages privés, dans les commentaires de blog ou encore via des mails. 

Du côté des influenceurs, les haters sont des gens qui déversent leur colère sous leurs publications. Leurs mots, parfois très durs, peuvent aller jusqu’à la diffamation, le partage de fausses rumeurs ou encore des insultes. Souvent répété, ce comportement se rapproche de ce que l’on appelle du cyberharcèlement. L’acte est bien évidemment puni par la loi. Son auteur risque deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.

Vous l’aurez compris, un hater se cache derrière un pseudonyme et un ordinateur. Ont-ils conscience du mal qu’ils font ? La plupart du temps, la réponse est “non”. C’est pourquoi de nombreuses campagnes se multiplient sur les réseaux sociaux pour sensibiliser cette pratique. La dernière a été réalisée par le groupe France Televisions. De nombreuses personnalités ont porté un sweat avec deux émojis, un cœur noir et une larme, et ont pris la parole en ligne sur cette pratique.

Des créateurs de contenu choisissent également d’agir. En avril 2021, le créateur de contenu Just Riadh a réalisé une série de vidéos pour la plateforme Brut X, baptisée “J’aime pas Just Riadh”. Pour cette émission, l’influenceur fait face à plusieurs de ses haters. “T’as envie de voir leur tête, tu as envie de savoir à quoi ils ressemblent”, explique l’influenceur. Alors, il les a rencontrés. Et contrairement à ce qu’il attendait, ces personnes qui l’ont insulté sur les plateformes en ligne sont douces et aucune n’est virulente en face de lui.

 

Le hater, en plus de tous ses autres défauts, est également une personne qui se sent supérieur face à son écran. Puisqu’elle est cachée derrière un outil technologique, elle se permet de déverser sa haine. Dans la réalité, ces rageux sont comme vous et moi. Un clavier leur a simplement donné envie de se défouler sur quelqu’un. Dans la “vraie vie”, la plupart du temps, ils ont du mal à assumer leurs actes. 

 

Quelles sont les conséquences de ce cyberharcèlement ?

Pourtant, leur attitude sur les réseaux sociaux n’est pas sans conséquence. Au mois de décembre 2021, les abonnés de la YouTubeuse Mavachou apprennent un drame. Cette maman de quatre enfants, divorcée de son ex-mari, se donne la mort dans des conditions qui n’ont pas été totalement dévoilées.

Maëva Frossard de son vrai nom, a été harcelée de nombreuses années sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter. Des dizaines et des dizaines de personnes ont critiqué son train de vie qu’elle partageait dans ses vlogs sur YouTube. Un hashtag, le #mavachou, avait même été créé pour que cette communauté de haters puissent échanger quotidiennement. C’est via cet outil qu’une partie de ses abonnés ont appris le drame. 

Le 22 décembre, Le Parisien annonce qu’une enquête a été ouverte par le parquet d’Epinal. L’objectif est de rechercher la cause qui a poussé cette mère au suicide. Depuis des mois avec son avocat, elle avait récolté et enregistré des centaines de messages de haine à son encontre. Le jour où elle s’est donnée la mort, son avocat avait déposé une plainte contre son ex-mari et contre X pour “harcèlement moral” et “provocation au suicide”.

 

Certains créateurs de contenu vivent donc un enfer. Ce n’est pas Aline Dessine qui vous dira le contraire. De son côté, l’influenceuse fitness a été harcelée par la communauté d’un autre créateur de contenu durant des années. “Plus de 1000 contenus diffamatoires et insultants ont été publiés à mon sujet par cette même personne. Il m’accusait de me droguer, de souffrir de maladie mentale, d’autisme, d’hystérie, de psychopathie et d’autres trucs”, confie-t-elle dans une vidéo YouTube. “J’ai reçu des milliers de commentaires haineux basés sur ses mensonges de la part de sa communauté”.

 

Ce calvaire prend fin plus de deux ans après avoir débuté, quand son bourreau en question est condamné à deux ans de prison dont vingt-deux mois avec sursis après un procès en appel.

 

Comment se protéger des haters ?

Conscients des dangers que de telles situations peuvent causer, les réseaux sociaux ont mis en place des outils permettant aux utilisateurs de se protéger. L’objectif est le même sur beaucoup de plateformes: mettre en sourdine les messages reçus ayant pour objet ou comportant des messages d’insultes.

 

Instagram

Sur Instagram, cette fonctionnalité s’appelle “mots masqués”. “Nous avons travaillé en étroite collaboration avec des organisations de premier plan dans la lutte contre la discrimination et le harcèlement pour dresser une liste prédéfinie de termes offensants qui seront filtrés dans les demandes de messages directs lorsque la fonctionnalité sera activée”, indique l’équipe dans un post de blog

Pour y avoir accès, il suffit de se rendre dans les paramètres du compte, de cliquer sur “confidentialité”, puis sur “mots masqués”. Cette section vous permet alors d’activer automatiquement la fonctionnalité sur les commentaires et dans les messages privés. Il est également possible de venir y renseigner les termes, expressions et émojis que vous ne souhaitez plus recevoir

Influenceurs : comment gérer les haters ?

TikTok

Sur Tiktok, un outil similaire a été développé. “Avec la fonctionnalité « Filtrer les commentaires », nous permettons à nos utilisateurs de supprimer les commentaires qui contiennent des mots-clés qu’ils perçoivent comme blessants”, précise l’équipe dans un post de blog.

Pour avoir accès à cette fonctionnalité, il suffit de se rendre dans les paramètres du compte, puis “Filtrer les commentaires”. Il vous sera alors possible de renseigner les mots que vous ne souhaitez plus voir sous vos contenus.

Influenceurs : comment gérer les haters ?

 

YouTube

Enfin, dernier exemple, celui de YouTube. La plateforme de vidéos propose également une solution similaire pour cacher les commentaires offensants. Pour y accéder, il faut se rendre dans “paramètres”, puis “communauté”. Une liste de mots est à renseigner. Les messages comportant ces termes seront automatiquement envoyés dans la partie “en cours d’examen”. Au bout de 60 jours, ils disparaissent.

Si ces solutions ne vous conviennent pas, il est possible de faire modérer ses commentaires par une personne tierce. Sur Twitch par exemple, des “modos” soutiennent les créateurs en live. Ils sont chargés de supprimer en direct les messages dans le chan qui sont blessants ou insultants. 

Autre solution, passer par une application. Des outils comme “Bodyguard”, mis en avant notamment par Bilal Hassani, viennent modérer vos commentaires Twitter ou YouTube. L’application se charge de cacher ces termes offensants pour ne pas que vous les voyez.

 

Conclusion sur les haters et les influenceurs

Les haters sont un fléau pour toutes personnes qui s’expriment sur les réseaux sociaux. Les créateurs de contenu, le grand public, les marques ou encore les réseaux sociaux sont conscients des conséquences de tels actes. C’est pourquoi, les campagnes de sensibilisation se multiplient. Les influenceurs prennent la parole à ce sujet régulièrement pour alerter leurs communautés. 

Instagram a récemment mené un projet baptisé #LePoidsDesMots et soutenu par Brigitte Macron. Le réseau social a entamé un tour de France dans les écoles pour aborder le sujet du cyberharcèlement dans 300 établissements, via des ateliers. “On va y parler de harcèlement au sens large. Et quand on parlera de cyberharcèlement, on ne parlera pas que d’Instagram. Nous montrerons les outils disponibles pour s’en prémunir sur tous les réseaux sociaux« , confiait Cyril di Palma, délégué général de l’association Génération Numérique, lors du lancement.

Être averti de ces comportements est une chose, savoir se protéger en est une autre. Le cabinet d’avocats Influxio, fraîchement lancé, s’est spécialisé dans l’accompagnement des influenceurs visés en ligne par des haters. Être accompagné peut être une bonne solution si ces messages vont trop loin. Selon l’association e-Enfance, 20% des plus jeunes estiment avoir déjà été harcelés en ligne. C’est beaucoup, non ?

 

Ecrit par Kevin Le Guyader

Responsable Marketing

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